Ce qui nous habite - Exposition collective

Quatre artistes argentines vivant en France. Quatre regards très différents qui se posent la même question sur leur être et leur existence en tant que femmes créatrices, habitant à l'étranger. Les images issues de leurs archives, cartes, albums de famille, promenades et liens proches, nous montrent des fictions et en même temps des scènes réelles, communes et aussi inconfortables, subtiles et évidentes, drôles et tragiques. De l'équitibre poétique et ineffablement féminin de ces opposés apparents, émerge cette exposition, qui nous interpelle avec des questions profondes, dans un présent très particulier de l'humanité tout entière.

En parlant avec ces artistes et en connaissant leurs processus créatifs, on sent que quelque chose de leurs vies s'échappe par les fenêtres de leurs maisons et par les orifices de leurs corps, voulant toucher une terre lointaine, qui manque toujours, et une autre proche, où on désire aussi s'enraciner.

Ma mère disait qu'une fois que vous quittez votre lieu d'origine, où vous êtes né, vous n'êtes plus de nulle part ou vous êtes de tous et chacun. Je pense beaucoup à l'art comme un lieu d'affection, comme une possibilité d'être ensemble, de nous retrouver. L'art nous convoque et crée ces moments où le temps et l'espace deviennent flous, où nous cohabitons avec des présences connues et inconnues, avec les vivants et avec ceux qui ne sont plus.

Ainsi, les peintures de Melissa et son observation méticuleuse, répètent un instant tiré d'un album de famille, et nous ramènent mille souvenirs d'un passé que nous rendons le nôtre. Nous pouvons appeler cela l'empathie du souvenir. Nous asseoir dans cette intimité qui est à la fois propre et étrangère, nous plonger dans la mémoire et nous laisser porter par la douce mélodie de l'existence.

La présence de la couleur et du trait dans ces œuvres est en soi des lieux qui embrassent et qu'on apprécie.

Un autre fichier se dévoile dans les portraits intervenus par Pilar, qui éveillent des sensations et des analogies pulsées par le contraste du noir et blanc intervenu avec un rouge percutant. Ce visage, qui se répète également, déclenche des histoires et des récits entrant en contact avec des souvenirs précis et très subjectifs aux yeux de celui qui les regarde. Les réflexions sur la réalité que cette artiste nous montre seront également diverses, avec une franchise singulière, dans son processus d'enregistrement et de participation à un déplacement social vernaculaire.

De l'acquis cartographique de Valeria émergent des peintures et des graphiques qui nous offrent des points d'ancrage, des signaux qui nous rappelient que nous sommes des marcheurs tout en étant des habitants d'une trame organique, parfois urbaine et parfois plus proche de la nature, de la mère et de l'utérus de la terre. De nouveau, le subtil et l'évident génèrent un terrain sinueux où nous nous perdons pour nous retrouver, grâce aux signes et aux guides que cet art nous rappelle.

Depuis ce lieu intensément féminin, sombre et inconscient, nous voyons pourquoi toujours une lueur apparait. C'est là que se trouve le déclencheur d'Eliana, qui, comme Alice et son pays des merveilles, se faufile à travers les sentiers imprévisibles de l'imagination et nous emmène par la main dans des paysages rêvés et des êtres mystérieux que nous pouvons être nous-mêmes. Nous restons dans cette apnée, comme oubliant la respiration involontaire qui nous permet la vie, tout en nous plongeant dans ses eaux et en commençant à respirer par les pores de la beauté poétique de ces images si profondes.

Je parcours les œuvres de ces quatre artistes avec une connaissance particulière et une émotion, depuis leur terre natale, dans l'Abya Yala sud, remerciant toujours l'art d'habiter l'humanité que nous sommes. Je vous invite également à plonger dans les œuvres de ces créatrices, femmes sœurs et ce qu'elles habitent.Quatre artistes argentines vivant en France. Quatre regards très différents qui se posent la même question sur leur être et leur existence en tant que femmes créatrices, habitant à l'étranger. Les images issues de leurs archives, cartes, albums de famille, promenades et liens proches, nous montrent des fictions et en même temps des scènes réelles, communes et aussi inconfortables, subtiles et évidentes, drôles et tragiques. De l'équitibre poétique et ineffablement féminin de ces opposés apparents, émerge cette exposition, qui nous interpelle avec des questions profondes, dans un présent très particulier de l'humanité tout entière.

En parlant avec ces artistes et en connaissant leurs processus créatifs, on sent que quelque chose de leurs vies s'échappe par les fenêtres de leurs maisons et par les orifices de leurs corps, voulant toucher une terre lointaine, qui manque toujours, et une autre proche, où on désire aussi s'enraciner.

Ma mère disait qu'une fois que vous quittez votre lieu d'origine, où vous êtes né, vous n'êtes plus de nulle part ou vous êtes de tous et chacun. Je pense beaucoup à l'art comme un lieu d'affection, comme une possibilité d'être ensemble, de nous retrouver. L'art nous convoque et crée ces moments où le temps et l'espace deviennent flous, où nous cohabitons avec des présences connues et inconnues, avec les vivants et avec ceux qui ne sont plus.

Ainsi, les peintures de Melissa et son observation méticuleuse, répètent un instant tiré d'un album de famille, et nous ramènent mille souvenirs d'un passé que nous rendons le nôtre. Nous pouvons appeler cela l'empathie du souvenir. Nous asseoir dans cette intimité qui est à la fois propre et étrangère, nous plonger dans la mémoire et nous laisser porter par la douce mélodie de l'existence.

La présence de la couleur et du trait dans ces œuvres est en soi des lieux qui embrassent et qu'on apprécie.

Un autre fichier se dévoile dans les portraits intervenus par Pilar, qui éveillent des sensations et des analogies pulsées par le contraste du noir et blanc intervenu avec un rouge percutant. Ce visage, qui se répète également, déclenche des histoires et des récits entrant en contact avec des souvenirs précis et très subjectifs aux yeux de celui qui les regarde. Les réflexions sur la réalité que cette artiste nous montre seront également diverses, avec une franchise singulière, dans son processus d'enregistrement et de participation à un déplacement social vernaculaire.

De l'acquis cartographique de Valeria émergent des peintures et des graphiques qui nous offrent des points d'ancrage, des signaux qui nous rappelient que nous sommes des marcheurs tout en étant des habitants d'une trame organique, parfois urbaine et parfois plus proche de la nature, de la mère et de l'utérus de la terre. De nouveau, le subtil et l'évident génèrent un terrain sinueux où nous nous perdons pour nous retrouver, grâce aux signes et aux guides que cet art nous rappelle.

Depuis ce lieu intensément féminin, sombre et inconscient, nous voyons pourquoi toujours une lueur apparait. C'est là que se trouve le déclencheur d'Eliana, qui, comme Alice et son pays des merveilles, se faufile à travers les sentiers imprévisibles de l'imagination et nous emmène par la main dans des paysages rêvés et des êtres mystérieux que nous pouvons être nous-mêmes. Nous restons dans cette apnée, comme oubliant la respiration involontaire qui nous permet la vie, tout en nous plongeant dans ses eaux et en commençant à respirer par les pores de la beauté poétique de ces images si profondes.

Je parcours les œuvres de ces quatre artistes avec une connaissance particulière et une émotion, depuis leur terre natale, dans l'Abya Yala sud, remerciant toujours l'art d'habiter l'humanité que nous sommes. Je vous invite également à plonger dans les œuvres de ces créatrices, femmes sœurs et ce qu'elles habitent.

[OEUVRE EN EXPOSITION ]

- Au milieu des murs fragiles, installation audiovisuelle documentaire, tente, écran, 130 × 210 × 107 cm, 2024. (16’23”)

 
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